Comment les investisseurs particuliers prennent-ils leurs décisions sur les marchés financiers ? L’œil avisé de Régis Yancovici (Luxavie)

Dans le monde complexe des marchés financiers, les investisseurs particuliers sont souvent confrontés à des choix délicats. Prennent-ils toujours les meilleures décisions ? Quelles sont les erreurs à éviter et les bonnes pratiques à adopter ? Pour éclairer ces questions, nous avons eu le plaisir de recevoir Régis Yancovici, fondateur et dirigeant de Luxavie, sur le plateau de Smart Patrimoine. Découvrez ses insights précieux.

L’erreur courante : investir avec le cœur plutôt qu’avec la tête

Régis Yancovici le constate souvent : les investisseurs particuliers ont tendance à agir “avec leur cœur et pas assez avec leur tête”. Un réflexe particulièrement risqué est de se fier aux performances passées d’un produit financier.

  • Le piège des performances passées : L’AMF le rappelle constamment – “les performances passées n’expliquent pas les performances à venir”. Pourtant, nombreux sont ceux qui achètent un véhicule d’investissement parce qu’il a “bien marché” précédemment.
  • Pourquoi cette erreur ? L’investisseur se rassure en pensant qu’un fonds performant signifie un gérant “bon” qui le restera. Cependant, la performance d’un fonds est bien plus liée à son positionnement qu’à la seule expertise du gérant.

L’impératif d’une méthode et d’une stratégie d’investissement

Pour contrer cette tendance émotionnelle, l’expert de Luxavie insiste sur la nécessité d’une méthode d’investissement rigoureuse et d’une stratégie d’investissement claire.

  • Le “back-testing” : Plutôt que de suivre l’émotion, testez votre méthode. Si vous identifiez une règle (par exemple, acheter les meilleurs performeurs sur X années), vérifiez son efficacité sur une longue période passée.
  • Stratégie vs. Tactique : Ne confondez pas vos objectifs à long terme avec les aléas du court terme. Si vous prenez une position pour 8 ans, un simple “profit warning” ne doit pas vous faire changer d’avis. La cohérence est clé.

Mythe et réalité de la diversification (MSCI World, ETFs)

La diversification est un principe fondamental, mais elle n’est pas toujours bien comprise ou appliquée. Régis Yancovici met en garde contre une vision simpliste de la diversification.

  • La diversification n’est pas une fin en soi : C’est un moyen de réduire la volatilité, mais ce n’est pas le but ultime de l’investissement.
  • Les limites du MSCI World : De nombreux investisseurs pensent que le MSCI World est la diversification ultime, souvent sous l’influence de “coachs” financiers. L’expert s’interroge sur la réelle qualité de cette diversification et le risque que tous les investisseurs fassent la même chose.

Déléguer sa gestion : une option pertinente, mais avec précautions

Pour ceux qui préfèrent confier leurs décisions d’investissement à un expert, la délégation de gestion est une excellente méthode. Cependant, elle requiert aussi de la vigilance.

  • Un professionnel pour la “tête froide” : Un gérant délégué peut apporter l’objectivité et la distance nécessaires.
  • Comment choisir ? Là encore, les performances historiques ne suffisent pas. Plus important encore, ne vous reposez pas sur un seul conseil. Un bon professionnel aura raison 3 fois sur 5, il est donc judicieux de “multiplier les conseils chez un professionnel” pour minimiser les risques d’erreur.

En somme, pour réussir sur les marchés financiers, les investisseurs particuliers doivent privilégier la méthode à l’émotion, définir une stratégie d’investissement claire et, si besoin, savoir s’entourer de professionnels compétents en diversifiant les sources de conseil.

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Revu en Février 2025