La Volatilité sur les Marchés Financiers : Comprendre l’Indice VIX et Gérer le Risque

La volatilité est un terme que l’on entend fréquemment lorsqu’il s’agit des marchés financiers. Mais que signifie-t-elle réellement pour l’investisseur ? Dans le cadre de l’émission “Smart Patrimoine”, Nicolas Pagniez a reçu Régis Yancovici, fondateur et dirigeant de Luxavie, pour démystifier ce concept et explorer ses implications pratiques.

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Selon Régis Yancovici, il existe deux types de volatilité sur les marchés financiers :

  • La volatilité historique : C’est la plus connue, celle qui mesure la propension d’un actif à évoluer autour de sa moyenne. Par exemple, un ETF monétaire sera peu volatile, tandis qu’un ETF Nasdaq affichera une très forte volatilité.
  • La volatilité implicite : C’est un baromètre beaucoup plus dynamique, souvent qualifié par les journalistes d’ “indice de la peur”. Il s’agit de la volatilité attendue, tirée des marchés d’options du S&P 500 à un mois. C’est le fameux VIX.

Le VIX : L’Indice de la Peur en Détail

Le VIX est un indicateur crucial pour mesurer la volatilité sur les marchés. Il a été créé au début des années 90, suite à la crise de 1987, pour offrir aux investisseurs une meilleure mesure du risque.

  • Un baromètre continu : Le VIX est coté en continu, avec des marchés à terme très liquides.
  • Les niveaux de risque :
    • 10-20 : Période normalisée.
    • 20-35 : Le marché commence à s’agiter.
    • >35 : Période de crise (ex : 2008, Covid où il a atteint 90).
  • Un indice borné : Contrairement aux indices actions, le VIX a des limites naturelles. Ses plus bas sont autour de 12 et ses plus hauts autour de 90. Cette caractéristique permet aux investisseurs d’identifier des signaux d’achat lorsque le risque est à son maximum.

Investir avec le VIX : Une Prudence Extrême

Est-il possible d’investir sur le VIX ? Oui, mais Régis Yancovici insiste sur une prudence extrême, soulignant que le risque est encore plus élevé que celui d’un ETF à levier. En France, les produits directs basés sur le VIX sont d’ailleurs rarement autorisés à la commercialisation, bien qu’ils existent aux États-Unis.

Le principal défi réside dans le fait que le VIX n’est pas un actif sous-jacent direct, mais un marché de futurs, un produit dérivé. Ce marché est très souvent en contango, c’est-à-dire que la maturité la plus proche est inférieure à la maturité suivante. Pour l’investisseur qui achète un ETF “long VIX”, cela crée un effet temps défavorable, où le temps devient un “ennemi juré”. Ces produits sont donc à conserver sur de très courtes périodes.

Une approche alternative, bien que tout aussi risquée, peut être d’investir dans des ETF “short VIX”. Ce que l’investisseur “long” perd à cause du contango, l’investisseur “short” peut potentiellement le gagner. Cependant, cette stratégie reste réservée à des investisseurs aguerris et bien informés des mécanismes complexes des marchés de dérivés.

En conclusion, la volatilité, et notamment l’indice VIX, sont des outils précieux pour comprendre le sentiment du marché et son niveau de risque. Cependant, interagir directement avec des produits basés sur le VIX demande une expertise et une vigilance exceptionnelles.