ETF pour tous

Après tout, les ETF, on s’en moque!

ETF : pourquoi ils comptent… sans être l’essentiel de votre stratégie d’investissement

Les ETF ne sont pas une fin en soi : ils sont un outil d’allocation d’actifs, utile pour diversifier, réduire les coûts et investir avec cohérence.

Les ETF, est-ce si important ?

Depuis quelques années, les ETF occupent le devant de la scène financière. Frais réduits, transparence, accès direct à des centaines d’indices : ils semblent avoir tout pour plaire. Mais faut-il pour autant en faire le cœur de toute stratégie patrimoniale ? Nous pensons qu’ils sont un outil formidable, pas un objectif d’investissement.

Les ETF : un véhicule, pas une philosophie

Un ETF (Exchange Traded Fund) est un fonds indiciel coté qui reproduit la performance d’un indice : CAC 40, MSCI World, S&P 500… C’est un moyen efficace et peu coûteux d’accéder à un marché, mais cela ne définit pas une stratégie. Le véhicule n’est pas la route. Ce qui compte avant tout, c’est le choix des classes d’actifs : actions, obligations, or, liquidités, ou immobilier coté.

L’allocation d’actifs, vraie clé de la performance

Toutes les études académiques convergent : plus de 80 % de la performance d’un portefeuille dépend de sa répartition entre classes d’actifs. Le choix d’un ETF, d’un fonds actif ou d’un produit structuré ne vient qu’après cette décision stratégique. Un investisseur trop focalisé sur l’instrument risque d’oublier l’essentiel : le pilotage global du risque et la cohérence de long terme.

Les forces réelles des ETF

  • Accessibilité : ouverture aux marchés mondiaux, y compris à des thématiques auparavant réservées aux institutionnels.
  • Coût : frais souvent dix fois inférieurs à ceux d’un fonds actif comparable.
  • Transparence : composition connue, liquidité permanente.
  • Diversification : exposition instantanée à des centaines de titres.

Ces qualités en font un instrument adapté à la gestion rationnelle et disciplinée, notamment pour les investisseurs qui veulent s’en tenir à une stratégie claire et mesurable.

Quand l’ETF ne suffit pas

Un bon véhicule n’évite pas les erreurs de conduite. Acheter un ETF ne garantit ni la bonne répartition sectorielle ni la bonne exposition géographique. Les ETF sont souvent utilisés pour accumuler du risque actions, sans véritable stratégie de décorrélation. Leur simplicité peut alors devenir une illusion de sécurité. Même la gestion passive exige des décisions actives : savoir quand rééquilibrer, quand renforcer, quand alléger.

ETF et gestion active : faux débat

Opposer gestion active et gestion passive est réducteur. Les deux approches peuvent coexister au sein d’un même portefeuille. La question n’est pas actif ou passif, mais quelle combinaison offre la meilleure efficience pour l’objectif poursuivi. Nous utilisons les ETF quand ils font mieux : suivre un indice large, réduire les coûts, éviter les biais de stock-picking. Mais un gérant actif peut rester pertinent sur des marchés moins liquides ou dans des stratégies de valeur ajoutée (convertibles, crédit, small caps…).

Ce que les ETF changent vraiment

Les ETF ont surtout permis une démocratisation de la gestion institutionnelle. Ils donnent à chacun la possibilité de bâtir un portefeuille globalement diversifié, construit avec les mêmes briques que les grands investisseurs. Mais ils exigent en retour plus de cohérence et de rigueur : sans allocation réfléchie, la performance restera aléatoire.

En résumé

Les ETF sont un outil puissant : simple, transparent, économique. Mais l’enjeu n’est pas de les collectionner, c’est de savoir les articuler dans une allocation d’actifs robuste. C’est cette architecture d’ensemble — et non le choix du support — qui fait la différence entre la chance et la méthode.

Article mis à jour en novembre 2025